Bouche à oreilles – printemps 2021

Lorsque nos bibliothécaires sont interpellés, bousculés, amusés, transportés ou transformés par un document, ils aiment le partager avec vous. Ils le font alors à travers les « Bouches-à-oreille », des signets placés dans les documents disponibles dans nos différents sites.

Nous en avons sélectionné quelques-uns ci-dessous pour vous donner envie.

Livres

Vos parents ne sont plus vos parents

Marie-France et Emmanuel Ballet de Croquereaumont

Considérer la fonction parentale comme un CDD, ça peut paraître logique ou simple (« être parent d’un adulte c’est antinomique »), mais ce dont il s’agit ici, c’est bien d’une nouvelle grille de lecture de nos représentations et mythes attachés à la famille.

En son centre : l’enfant, ce « coeur aimant », et ses incroyables capacités notamment relationnelles. Rien de mièvre cependant. Les auteurs aident le lecteur à identifier des dysfonctionnements au sein de la famille afin de mieux comprendre ce qui s’y joue, et surtout, d’initier un travail intérieur qui mènera l’adulte à devenir son propre parent.

Une lecture pas nécessairement évidente, mais qui apporte de précieux éclairages sur les relations parents-enfants, que ceux-ci soient déjà adultes ou encore petits.

Carole, site Unithèque

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Miroir de nos peines

Pierre Lemaitre

On retrouve dans ce dernier volet de la trilogie de l’entre-deux-guerres, les clefs du succès d’« Au revoir là-haut » : deux soldats que tout oppose mais qui sympathisent, un voire deux escrocs, et une histoire de famille autour d’une filiation. Les ressorts narratifs de Pierre Lemaitre n’ont pas entamé la jubilation de ma lecture !

Christel, site Unithèque

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Mamma Maria

Serena Giuliano

Avec ce livre, c’est l’Italie du Sud, ses paysages, sa cuisine (rien que les noms de plats donnent l’eau à la bouche) et ses habitants au vocabulaire haut en couleurs qui s’offrent à vous. Et si vous écoutez la playlist qui lui est associée, alors vous serez vraiment attablé à la terrasse du bar Mamma Maria à siroter un Amalfitano.

On pourra croire un instant que cette histoire se déroule à une autre époque, mais c’est bien un vibrant hommage à une autre façon de vivre dont il s’agit, même lorsque celle-ci se voit confrontée à des problématiques éminemment contemporaines.

A défaut de pouvoir partir en vacances, ce livre vous fera voyager…

Carole, site Unithèque

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Dune

Frank Herbert

Comment parler de Dune ? Ce monument de la littérature de science-fiction est autant un grand roman d’apprentissage et d’aventure, où le lecteur suit la conquête du pouvoir par Paul Atréides, qu’un texte qui soulève des problématiques toujours très actuelles, 65 ans après sa publication. Au fil des pages de ce space opera, se déploient les paysages fantastiques de la planète Dune, avec son écosystème extrême si particulier, planète qui fait toute la saveur et l’originalité de ce roman.

A travers son univers complexe et cohérent, Franck Herbert aborde à la fois les problèmes écologiques, la question des pouvoirs religieux et politiques, la place de l’intelligence artificielle et le manque d’avenir d’une humanité de l’âge spatial. Un roman d’aventure passionnant aux questionnements multiples.

Laurent, site Riponne

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Le chagrin des origines

Laurence Nobécourt

A l’inverse de Semprun qui opta longtemps pour la vie au détriment du récit, Nobécourt écrit pour rester en vie. Sa démarche procède d’une profonde solitude, avec en son centre une attention intense portée au corps, un corps d’écorchée dont la peau part véritablement en lambeaux. Écrire depuis cet abîme est pour l’auteur la seule voie d’accès au sens, celui de l’existence.

Le récit qu’elle fait de sa vie, de son cheminement devrait commencer par se murmurer, par respect, pour ne pas raviver les douleurs ; puis s’affirmer et enfin être porté au plus grand nombre comme un message d’espoir. Une espérance qui naît d’un travail alchimique en soi, vers son humanité, comme une main tendue vers les autres, car « il n’y a de fraternité que celle que nous avons le courage de construire ».

Un récit intime à portée universelle, dans une langue minutieuse.

Carole, site Unithèque

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Les Princes de Sambalpur

Abir Mukherjee

La concurrence est rude en matière de roman policier, l’attention du lecteur se mérite. De ce point de vue, Abir Mukherjee n’a pas démérité avec Les Princes de Sambalpur, le deuxième opus des enquêtes du capitaine Wyndham et du sergent Banerjee. Il nous y entraîne dans un de ces petits royaumes qui parsemaient le Raj britannique. Outre l’intrigue policière passionnante, qui nous dévoile le fonctionnement de l’Inde coloniale tout autant que la vie d’un Etat princier reculé de l’Orissa, l’auteur nous dresse le portrait peu conventionnel du fonctionnement du Zénana princier et du pouvoir de ses femmes. Mais c’est l’humour britannique, à la fois intelligent, ironique et ici presque affectueux auquel s’adonnent nos deux héros, qui fait tout le sel de ces romans pour amateurs d’exotisme éclairé.

Laurent, site Riponne

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Musique

Barricades

Jean Rondeau et Thomas Dunford

Je l’avoue volontiers, je ne suis pas très fan du clavecin ! Le duo formé par Jean Rondeau au clavecin et Thomas Dunford à l’archiluth m’a cependant séduit dans son programme de musique française des XVIIe et XVIIIe siècles. Composé presque exclusivement de rondeaux (refrain-couplet-refrain-couplet) signés Couperin, De Visée, Lambert, Marin Marais ou encore Rameau, on se laisse embarquer avec plaisir dans cet univers de « ressac de la redite ».

Ces deux-là jouent de la musique bien plus qu’ils n’ont font et c’est là toute la beauté de l’album.

Suzanne, site Riponne

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