La bibliothèque africaniste de la BCUL a récemment pris une ampleur magistrale grâce au don du Professeur Jean-Marie Volet. Sa carrière académique, après un départ de Suisse au milieu des années 1980, s’est déroulée en Australie où il a découvert la littérature féminine d’Afrique francophone.
3500 volumes – ainsi que les cartons d’archives du chercheur, cœur des liens tissés entre l’Australie et l’Afrique – ont rejoint Lausanne où existe, à l’UNIL en Faculté des lettres, le « Pôle pour les études africaines ». Ce dernier questionne des représentations et des imaginaires de façon interdisciplinaire, à partir de la littérature francophone subsaharienne.
2020 devait donc être l’année de la mise en valeur de ce fonds, avec une exposition, des évènements culturels et un colloque international. La pandémie mondiale en a décidé autrement. Mais l’exposition a tout de même ouvert en juin 2020 et des soirées culturelles ont pu avoir lieu à la BCUL, site Riponne, avec la ferveur des équipes sur place et d’un public venu nombreux.
Le colloque international s’est transformé en ateliers en ligne, avec des intervenants en Afrique subsaharienne, au Maghreb, en Amérique du Nord et en Europe : Africana. Figures de femmes et formes de pouvoir est donc le fruit de cette métamorphose, désormais un volume collectif fort de 30 articles, d’interviews d’auteures et d’illustrations significatives, dont les contenus peuvent être téléchargés librement depuis le site de l’éditeur Classiques Garnier.
Conçu en quatre parties proposant diverses formes de pouvoir féminin – pouvoir de dénoncer, de participer, de choisir, de résister – Africana. Figures de femmes et formes de pouvoir interroge les discours portant sur les représentations de voix féminines subsahariennes et diasporiques. À l’heure où les stéréotypes de genre sont dénoncés au niveau planétaire, il a paru essentiel d’analyser comment s’affirment, se négocient ou s’inventent des façons d’être femme par le biais de la littérature ou de l’histoire, du discours savant ou de la BD, du cinéma ou des arts visuels. Il s’agit de comprendre les enjeux du féminisme et du genre selon les contextes convoqués, dans une relation critique avec la perspective hégémonique européenne ou nord-américaine. La diversité des approches critiques, traversant le temps et l’espace, est enrichie par des entretiens exclusifs avec les écrivaines Djaïli A. Amal, Bessora, Calixthe Beyala et Véronique Tadjo.
Bonne lecture et belle découverte !