Le public a pu visiter le chantier et parcourir les espaces de la nouvelle Unithèque, le 14 et 15 mai derniers.
Premières impressions, partage et engouement du public
La progression des travaux adjacents à l’Unithèque offrait une brève fenêtre dont la BCUL en collaboration avec le DGIP a profité pour ouvrir, le temps d’un week-end, les portes du chantier.
Une expression entendue à plusieurs reprises permet de se remémorer ces journées printanières : « Wow!».
Cette impression de surprise a saisi plusieurs visiteur·euses une fois entrés dans l’extension et sa nouvelle salle de lecture. Le volume qui se révèle derrière le bâtiment existant peut provoquer l’épatement : une hauteur sous toit maximale de 11,5 mètres et une longueur de 150 mètres libre de structures verticales. 40 poutres en béton précontraint de 33 mètres de long rendent possible cet espace.
Ce volume laisse rêveur et se prête au jeu des similitudes. Le 24 heures découvre une « cathédrale » sous cette canopée de poutres, d’autres y perçoivent des similarités avec un hall de gare ferroviaire. L’imagination permet de s’approprier passagèrement ce lieu encore vide de livres et d’usager·ères avant qu’il ne devienne une bibliothèque.
À la suite de ces premières impressions, le personnel de la bibliothèque et les architectes ont accueilli les visiteur·euses. Les hôte·sses d’un jour étaient enthousiastes à l’idée de faire découvrir au grand public cette construction qu’ils et elles côtoient et voient se transformer depuis de nombreux mois. Les portes ouvertes ont ainsi donné lieu à des moments d’échanges chaleureux entre le personnel et le public, au cœur de cet espace qui hébergera leurs futures interactions.
Quelques chiffres soulignent le succès de ces journées :
- 930 personnes accueillies sur les 2 jours
- 25 collaborateur·trices impliqué·es
- 500 pommes labellisées BCUL distribuées
Une découverte des sous-sols aux terrasses
Après une présentation sur l’historique du projet Abaka et l’évolution à l’horizon 2025 du campus de Dorigny, le public a pu se joindre à une visite guidée.
Au cours de ce parcours, la face cachée de l’Unithèque a été dévoilée par une descente dans la partie souterraine de l’édifice et une incursion dans les magasins actuels et futurs. Ces lieux, rarement accessibles, sont néanmoins essentiels à la mission de conservation patrimoniale de la BCUL. Ils fournissent la place et les conditions nécessaires à la conservation des documents. A savoir que l’augmentation de la capacité de stockage est centrale au projet de l’extension. Le volume à disposition dans les magasins passera ainsi de 47’500 mètres linéaires disponibles aujourd’hui à 95’000 mètres linéaires.
Ce plongeon dans le sous-sol du bâtiment, en circulant fluidement des zones exploitées aux espaces encore vides des nouveaux magasins, permet de se rendre compte de l’union créée par les travaux. En effet, ce ne sont pas deux constructions indépendantes qui résulteront de l’agrandissement, mais une entité unifiée.
Le cheminement s’est ensuite poursuivi en direction des terrasses auxquelles on accède via un escalier en spirale qui souligne subtilement l’aspect courbe de l’édifice existant. Depuis le premier balcon, qui domine la salle de lecture, les visiteur·euses ont pu se projeter dans le temps et prendre conscience des espaces offerts aux futur·es usager·ères. La capacité d’accueil de l’Unithèque sera en effet doublée avec la mise à disposition d’environ 2’000 places de travail.
Ce point de vue surplombant permet de se rendre compte du rapport respectueux établi entre la nouvelle construction, le bâtiment initial et la topographie. Le principe de construction en terrasse est exprimé à l’intérieur de l’extension afin de reproduire la pente naturelle de la colline où broutaient jusqu’en 2020 les célèbres moutons de Dorigny.
À la fin de la visite guidée, les personnes intéressées pouvaient assister à une projection de photographies retraçant l’évolution du chantier ou examiner les plans du bâtiment.
Pour finir, c’est avec une pomme à la main et beaucoup d’images en tête que le public a quitté la colline de Dorigny, pour peut-être revenir en tant qu’étudiant·e, chercheur·euse, lecteur·trice ou simple flâneur·euse.
Un chantier et une bibliothèque qui ne chôment pas
Depuis le printemps, le chantier progresse avec comme changement notable le coulage des marches de l’escalier et la pose des armatures des fenêtres qui laissent envisager la salle de lecture baignée par la lumière naturelle. Sous les pieds des futur·es utilisateur·trices, les travaux continuent avec l’arrivée et le montage des compactus (étagères coulissantes sur des rails optimisant l’utilisation de l’espace) pour équiper les nouveaux magasins.
Évidemment, l’investissement à venir des espaces inoccupés implique et impacte tout le site de l’Unithèque. Le personnel prépare avec minutie le déménagement imminent des documents, tout en poursuivant avec diligence les activités nécessaires au bon fonctionnement de la bibliothèque.
Ces différentes tâches nous rappellent que l’Unithèque demeure en chantier. Toutefois, avec chaque jour qui passe, l’instant se rapproche où l’union entre l’extension et l’existant deviendra un « organisme vivant » à l’instar de la définition d’une bibliothèque donnée par Guido Cocchi.