Née le 5 juin 1941 à Buenos Aires, Martha Argerich est sans aucun doute l’une des pianistes les plus célèbres au monde. Au-delà de ses dons exceptionnels, elle fascine par sa personnalité, faite d’authenticité et surtout de liberté. Signer des contrats des années à l’avance, très peu pour elle !
Enfant prodige, Martha débute le piano à deux ans et demi puis suit les cours de Vincenzo Scaramuzza. Dotée d’une mémoire extraordinaire et d’une technique éblouissante, elle assimile très vite les partitions et donne ses premiers concerts dès l’âge de 9 ans. En 1955, la famille Argerich émigre en Europe. Grâce à une bourse de l’Etat argentin, Martha poursuit ses études auprès de Friedrich Gulda. Elle se perfectionne entre autres auprès de Madeleine Lipatti, Nikita Magaloff et Arturo Benedetti Michelangeli.
Entre 1961 et 1965, elle décide de tout arrêter pour « vivre » tout simplement, car une vie d’artiste faite d’obligations et de labeur ne correspond pas à ses aspirations de jeune fille. Elle va pourtant s’y remettre et remporte en 1965 le Concours international de piano Frédéric-Chopin de Varsovie. Sa carrière internationale est lancée et elle est invitée par les plus grands chefs à se produire dans des salles prestigieuses. Son répertoire de prédilection va des compositeurs romantiques aux plus contemporains. Ainsi les concertos de Chopin, Schumann, Prokofiev, Tchaikovsky, Rachmaninov et Ravel figurent fréquemment dans ses programmes. Dans ses jeunes années, sa fougue naturelle la conduit à prendre parfois des tempi un peu trop rapides. Le temps a cependant quelque peu assagi Martha, et sa technique et son sens de l’interprétation se sont approfondis. « Doigts de feu, doigts d’amour : au détour d’une phrase, ce toucher libère un moelleux sublime. Et avec les années, elle peaufine toujours plus son nuancier. »
Martha Argerich ne joue que ce qu’elle aime et reprend régulièrement les mêmes œuvres. Même si elle les connaît par cœur, « son plaisir est de jouer, et non de « rejouer » ». Traqueuse, elle n’aime guère être seule sur scène, raison pour laquelle elle affectionne particulièrement la musique de chambre. Elle collabore régulièrement avec Nelson Freire, Charles Dutoit, Daniel Barenboim, Gidon Kremer, Renaud Capuçon ou Misha Maisky.
Après avoir été mariée avec Charles Dutoit entre 1969 et 1973, elle est la compagne du pianiste Stephen Kovacevich depuis 1974. Dans le film Bloody daughter, leur fille Stéphanie nous fait entrer dans l’intimité de Martha et de ses relations à la famille.
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Pour en savoir plus :
- Medici.tv propose plusieurs concerts avec Martha Argerich ainsi que 2 documentaires : La magie de Martha en 80 minutes… et Bloody daughter. (Accès sur les postes publics de la BCUL ou à distance par crypto pour les membres de l’UNIL.)
- Martha intime (podcasts d’Olivier Bellamy pour Radio Classique)
- Martha Argerich, 80 ans et une indomptable sagesse
- L’enfance fêlée belle comme un adagio de Mozart
- Le doigté Argerich, de mère en fille