En lien avec le thème annuel des Manifestations culturelles, les responsables de collections de la BCUL site Unithèque vous proposent une sélection de documents sur la conscience de soi, du monde, et leur impact existentiel. Une sélection de documents à découvrir – et à emprunter – à la BCUL site Unithèque du 18 au 14 octobre 2018. Au-delà de cette date, la sélection reste visible en ligne à cette adresse.
La conscience est la racine de toute connaissance et de toute relation à soi et au monde : conscience de soi, conscience morale, conscience politique, conscience écologique, etc. Tournée vers l’intérieur, elle permet à l’individu et à la société de mieux se connaître et de vivre davantage en adéquation avec elle-même. Tournée vers l’extérieur, la conscience permet également d’appréhender le monde qui nous entoure, pour agir en toute conscience vis-à-vis des autres et de l’environnement dans lequel nous vivons.
La sélection de documents proposée par la BCUL permet de découvrir quelques aspects de la recherche universitaire sur le thème de la conscience. Ainsi, la connaissance de soi est depuis l’Antiquité le point de départ de la réflexion philosophique. Se connaître soi-même, c’est, pour Socrate, prendre conscience de sa véritable nature, et, par la même occasion, de la place que l’on occupe dans le monde. Cette connaissance de soi peut passer par l’introspection, mais aussi par le dialogue, comme dans l’Alcibiade. En littérature, la multiplication des récits de soi, depuis les Confessions d’Augustin, jusqu’à l’autobiographie de Georges Pérec (W, ou, Le souvenir d’enfance) ou de Nathalie Sarraute (Enfance), démontre également l’intérêt, pour l’auteur, de se prendre soi-même comme objet d’étude et de réflexion. A l’échelle d’un peuple ou d’un groupe social, l’étude de l’histoire permet de construire ou de renforcer une identité collective, ou au contraire, de la faire évoluer. C’est le cas, par exemple, de la conscience européenne, si importante à la suite de la seconde guerre mondiale, ou plus récemment, de la pensée écologique ou bien féministe. Dans un cas comme dans l’autre, la prise de conscience collective précède nécessairement la prise de décision et l’engagement politique ou social.
En psychologie, les recherches actuelles, à l’aide des neurosciences, mettent en évidence le rôle du cerveau dans l’apparition de la conscience. Mais la perception de soi et de la réalité qui nous entoure n’est-elle qu’une affaire de neurones ? Les psychothérapies cognitivo-comportementales, quant à elles, proposent d’intervenir sur les processus mentaux, conscients ou non, afin de soigner les addictions, dépressions et autres psychoses. Dans ce cadre, John Kabat-Zinn invite ses patients, à la suite de traditions philosophiques et religieuses telles que le stoïcisme et le bouddhisme, à pratiquer la méditation de pleine conscience : il s’agit, par cette pratique, de se recentrer sur l’instant présent, ici et maintenant.
Si la conscience de soi peut paraître égocentrique, cette première prise de conscience peut être accompagnée par la conscience de l’autre et de l’environnement plus global dans lequel nous vivons. Les recherches scientifiques ne font pas exception à cette tendance : la sociologie étudie les êtres humains dans leur milieu social, rappelant l’importance des autres dans la vie quotidienne, tandis que la biologie nous permet de penser le vivant, en étudiant, par exemple, l’apparition de la conscience chez les animaux et chez les plantes. De cette conscience du monde qui nous entoure et des générations à venir, pour lesquelles nous sommes responsables, découle une pensée écologique représentée notamment à l’Université de Lausanne par Dominique Bourg. De même, cette prise en compte de l’autre a permis de développer, ces dernières années, une véritable éthique et politique du « care », tournées vers le soin de l’autre et valorisant davantage l’empathie sur la compétition. De nouveaux modes de vie, plus conscients, apparaissent alors, comme la sobriété volontaire prônée par Ivan Illitch et Jacques Ellul, ou plus récemment par Pierre Rabhi et Serge Latouche, avec comme point de mire une société de décroissance.
Pour approfondir certains de ces aspects et vous plonger au cœur de la conscience universitaire, venez découvrir notre sélection de documents à l’Unithèque, ou bien parcourez-la depuis chez vous à cette adresse. Bonne lecture !
Maël Goarzin
Responsable des collections de philosophie et de psychologie, BCUL site Unithèque