Femmes de la musique

Certaines étaient empêchées de jouer, d’autres n’étaient pas autorisées à signer leurs propres compositions. Les portes des Conservatoires n’étaient ouvertes qu’aux hommes, l’Église leur interdisait de chanter, la société les reléguait à un rôle accessoire, subordonné à la volonté masculine. Epouse, fille, sœur, muse … rien de plus.

Pendant des siècles, l’historiographie officielle de la musique exclut les femmes de ses pages, ignorant ou occultant les compositrices révolutionnaires, les musiciennes novatrices et les jeunes talentueuses. Si certaines parviennent malgré tout à s’émanciper et à se faire leur propre nom, les autres restent désormais dans l’ombre, souvent d’une figure masculine, ou piégées dans un rôle de muse. Et celles qui ont eu le courage de marcher sur le chemin de la musique ont dû faire face à de lourdes difficultés et préjugés.

Aujourd’hui encore, de nombreuses femmes sont contraintes d’abandonner leur passion, de renoncer à un rêve, simplement parce que quelqu’un estime que le métier ne convient pas à une fille.

Hildegarde de Bingen, brillante nonne bénédictine qui utilisait le chant pour communiquer avec Dieu. Les grandes compositrices baroques, Isabella Leonarda, Francesca Caccini, Barbara Strozzi, Elisabeth Jacquet de la Guerre et Antonia Bembo. Les femmes du XVIIIe et XIX siècle, confinées à la maison et définies uniquement par les hommes. Nannerl, la sœur de Mozart, ou Clara, la femme de Schumann. Jusqu’aux musiciennes rebelles du siècle dernier et d’aujourd’hui : Billie Holiday, Maria Callas, Nadia Boulanger, Jacqueline Du Pré, Martha Argerich, Björk, Madonna, Amy Winehouse, Rachel Portman et plein d’autres. Des femmes qui, malgré les difficultés, ont réagi et repoussé les limites de l’espace qui leur était accordé dans le monde de la musique, se battant pour elles-mêmes et pour les générations futures.

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