Dès les années 80, la BCU Lausanne a petit à petit acquis des ouvrages d’une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne et s’est ainsi, très vite, profilée comme un centre d’excellence en matière de littérature africaine francophone. Ce fonds, récemment enrichi par une donation importante, contient actuellement plus de 4’300 références. Vous y trouverez l’intérêt de découvrir – et le plaisir de lire – des œuvres produites par des auteurs africains de langue française.
Un pan souvent méconnu de la littérature francophone
Co-édité par la Déclaration de Berne et la BCUL en 1991, la bibliographie commentée intitulée « La littérature africaine francophone : 200 suggestions de lecture » faisait le constat suivant : « L’Afrique francophone est féconde en écrivains, en poètes, en conteurs, en dramaturges. Ceci étant posé, il faut bien constater deux phénomènes : cette fécondité, cette richesse est inégale d’un pays à l’autre ; la diffusion de ces œuvres, lorsqu’elles sont éditées en Afrique même, est extrêmement aléatoire ».
Qu’en est-il plus de 30 ans plus tard ? Force est de constater que les filières du livre peinent toujours à s’organiser et à se pérenniser dans plusieurs des pays concernés. La distribution d’une grande partie de cette production – pourtant riche – ne parvient encore que rarement à dépasser les frontières nationales. Certes, cette littérature est déjà bien visible grâce à de nombreux auteurs importants comme, pour ne citer que ces deux-là, Alain Mabanckou ou Aminata Sow Fall. On connait également un certain nombre de ces oeuvres grâce à des co-éditions avec des éditeurs européens, à internet de nos jours ou à l’édition numérique qui commence à se développer en Afrique. Toujours est-il que, malheureusement, cette littérature reste globalement peu accessible.
Une contribution modeste mais significative
Souhaitant faciliter l’accès à ces textes souvent peu présents dans les bibliothèques suisses, la BCU Lausanne a donc commencé à alimenter un fonds de littérature africaine francophone. D’abord timidement jusqu’à la fin des années 90 – mais il faut dire qu’il était (et qu’il reste de nos jours) vraiment difficile de se procurer les ouvrages publiés sur sol africain – puis de façon de plus en plus soutenue, notamment depuis 2010. Cet effort a d’ailleurs été récompensé par une donation de la part du Professeur Jean-Marie Volet qui a souhaité réunir sa collection personnelle avec les fonds de la BCUL (voir l’article de blog publié à l’occasion de l’exposition et de la publication faite à la suite à cette donation).
Mais ce n’est pas tout, il faut mentionner une autre collaboration autour de cette collection, celle de l’exposition « Encres noires » réalisée, déjà en partenariat avec l’Université de Lausanne, dans le Palais de Rumine à l’occasion du XIIIe Sommet de la Francophonie de 2010. Reste qu’il y a encore beaucoup à faire : continuer bien sûr à développer ce fonds, multiplier les occasions de le promouvoir, collaborer avec d’autres institutions et chercher à intéresser les communautés africaines concernées présentes en Suisse. Une collection en devenir, en quelque sorte !