L’acquisition récente par le service des Manuscrits des archives du peintre Jean-Claude Hesselbarth nous fait accéder à l’arrière-boutique de l’artiste lausannois. Les documents conservés nous permettent de comprendre comment un artiste peut vivre de son art et quels réseaux socioculturels se dessinent autour de son activité, ou l’influencent.
Jean-Claude Hesselbarth (1925-2015), neveu du sculpteur Jean Clerc, s’inscrit à École des Beaux-Arts de Lausanne (1947 à 1952) où il y suit les cours de Casimir Reymond et de Marcel Poncet. Dès 1954, il est reconnu comme un des premiers peintres tachistes en Suisse.
En 1955 il fonde avec André Gigon, Charles-Oscar Chollet, Denise Voïta, Arthur Jobin et Antoine Poncet le Collège Vaudois des Artistes concrets, un groupe qui milite pour l’intégration de l’œuvre d’art dans la ville et pour la participation des artistes aux projets de construction et de restauration des bâtiments. Dès 1957 il est membre actif de la section vaudoise de la Société des peintres sculpteurs et architectes suisses SPSAS. Ami du poète Philippe Jaccottet, de l’écrivain Gaston Cherpillod, de l’homme de théâtre Marcel Imhof et de bien d’autres personnalités, il est au centre du réseau culturel lausannois.
De 1956 à 2010, Jean-Claude Hesselbarth habite la rue de Bourg, à Lausanne, la rue où il est né, et y occupe divers ateliers dont celui du Rôtillon, démoli en 2004. En 2010 il s’installe définitivement à Grignan.
Les archives, qui concernent essentiellement l’activité professionnelle de l’artiste, ont été rassemblées grâce à la clairvoyance et à la ténacité de Madame Monique Roulier, amie de la famille Hesselbarth. Madame Liliane Annen-Hesselbarth, veuve de l’artiste, en a fait une donation à la BCUL en 2016. Les archives sont consultables à l’Unithèque.
La BCUL organise une exposition consacrée à l’évolution de l’artiste lausannois à l’intérieur du réseau artistique et commercial romand entre 1950 et 2015 dans l’espace de la Riponne. Déjà accessible maintenant, elle le sera jusqu’au 25 avril 2021.