Au début des années 1800, Beethoven est le benjamin de la vie musicale viennoise. Même après la naissance de l’étoile montante de Rossini, dans la culture allemande notamment, la primauté de Beethoven reste intacte. Cependant, en 1822, lors de l’arrivé à Vienne du Cygne de Pesaro pour la représentation de son opéra Zelmira, le peuple viennois l’attend avec impatience et sa célébrité offusque celle de Beethoven.
Rossini a tenté à plusieurs reprises de rencontrer Beethoven, qu’il admirait profondément. Il y réussi en 1822 avec l’aide d’Antonio Salieri et du poète italien Giuseppe Carpani qui l’introduisent dans la maison du compositeur de 51 ans. La légende raconte que Beethoven l’aurait félicité pour son opéra Il barbiere di Siviglia, tout en lui recommandant de ne pas écrire de l’opera seria. Une manière pour le compositeur allemand de classer la musique de Rossini parmi la musique frivole apte uniquement à amuser et de condamner donc son succès. Heureusement, Rossini ne suivra pas les recommandations de Beethoven et ses dernières compositions dans le domaine de l’opéra ne seront pas des opere buffe, mais des mélodrames, des chefs-d’œuvre tels que Semiramide et Guillaume Tell.
Federica, responsable Musicologie, site Riponne
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