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La Corée du sud, un monstre culturel

8’900 km sépare Lausanne de Séoul, capitale de la Corée du Sud. Même si cela paraît extrêmement loin, le « Pays du matin calme » est en fait beaucoup plus proche de nous que nous pouvons le penser. Tout comme l’a fait le Japon avant elle, la Corée du Sud a su s’imposer sur le plan culturel aux quatre coins du globe. En effet, nous mangeons, chantons, lisons, nous maquillons et regardons coréen. Devenu pratiquement une norme, chacun d’entre nous connaît un groupe de musique ou une série provenant de cette contrée.

Une utilisation maîtrisée du soft power a permis depuis les années 90 à ce pays de rayonner et même de dominer dans de nombreux domaines en lien avec la culture. On parle alors de hallyu, ou vague coréenne.

Hallyu

L’un des exemples le plus flagrant « d’attaque culturelle » se passe dans le monde de la musique, ou K-pop. Dès 2012, la Corée se glisse dans nos oreilles et sur les pistes de danse grâce au fameux Gangnam Style du chanteur Psy. Au fil des années, d’autres groupes ont su s’imposer tels que BTS, Blackpink ou Stray Kids. De jeunes gens, aux look acidulés se déhanchant sur des chorégraphies extrêmement codifiées, font le bonheur des occidentaux. Même si les paroles nous échappent, à moins de faire partie de la fandom (association de deux mots : fans pour les admirateurs et dom comme dans kingdom ou royaume), l’engouement est tel que de nombreuses personnes se déplacent pour les écouter en concert ou simplement reprendre leurs pas de danse sur la toile. Une autre facette importante de l’apport culturel coréen se déroule sur le petit écran avec les séries coréennes également appelées K-drama (K pour Korean et Drama désignant une série télévisée). D’abord connues par les fans, ces séries connaissent à présent un véritable succès auprès du grand public grâce aux plateformes de streaming. Des titres tels que Squid Game, Crash landing on you (où, pour rappel, certaines scènes ont été tournées en Suisse) ou encore Itaewon Class font écho à une partie importante de la population. A la base, souvent romantiques, ces séries ont su se réinventer pour toucher un plus large public. De nos jours, il n’est pas rare que des thèmes plus sombres soient traités tels que le suicide, le crime organisé ou la chasse aux démons.

Et que dire des mangas coréens ou Manhwa ainsi que de leur version numérique, les Webtoons ? Relativement proches de leurs homonymes japonais, de plus en plus de publications coréennes se retrouvent sur les étals des libraires. Citons par exemple True Beauty, Solo leveling, Crush of a lifetime ou encore Bâtard.

Il ne s’agit que d’un aperçu de l’export culturel que nous propose la Corée du Sud. En effet, nombreux sont les secteurs touchés par la K-culture comme par exemple, les cosmétiques (K-beauty), la mode (K-Fashion) ou encore la nourriture (K-food).

L’autre visage de la Corée du Sud

L’influence apportée par la Corée du Sud semble être une machine bien huilée, mais derrière les paillettes, il n’est pas rare de voir la souffrance. L’exemple le plus marquant reste celui de la K-pop avec les entrainements quasi militaires supportés par les trainees (apprentis) sans aucune assurance de faire un jour partie d’un groupe. Nous pouvons également citer la pression sociale sur les jeunes qui doivent réussir et ce, dans tous les domaines. Nombreux sont les articles aujourd’hui parlant des horaires de ces adolescents, se levant aux aurores, terminant leur journée scolaire et enchainant avec des cours privés jusqu’à minuit ainsi que les weekends. Cela afin d’obtenir les meilleurs résultats scolaires et ainsi, pouvoir prétendre à un certain statut et prestige social. A ceci s’ajoute des idées anciennes, très codifiées et souvent empreintes de superstitions dans un pays donnant une image de modernité et d’ouverture. Ainsi la Corée du Sud est un pays possédant deux visages.

Traditions et modernité

Le « Pays du matin calme » joue sur le contraste entre modernité et tradition. Ceci se voit par exemple dans le domaine architectural. En vous promenant à Séoul, il n’est pas rare de croiser au milieu des buildings, un temple entouré de verdure. Les anciennes croyances sont ainsi nichées au milieu des géants d’acier et de verre.

Il n’est pas rare de croiser des touristes portant des hanbok, déambulant dans les rues pour visiter les différents temples de la ville, avant de se rendre dans le quartier de Myeongdong pour y dénicher les dernières perles technologiques. Ainsi que vous soyez fan d’une Idole, que vous préfériez découvrir les temples bouddhistes ou encore dévaliser les magasins, la Corée est un pays qui a tous les atouts pour vous séduire. Le savant mélange d’ultra-modernisme et tradition, lui permet de toucher un large éventail de passionnés ou de curieux.

La BCU, site Riponne vous propose une sélection de documents pour découvrir la culture coréenne, approfondir vos connaissances et vous inciter, pourquoi pas, à vous y rendre.

감사합니다 Gamsahamnida

Photo : © Sara Eusebio