Le 22 mai 1924, dans le Quartier latin de Paris, naissait Shahnourh Varinag Aznavourian, alias Charles Aznavour. Pilier de la chanson française, il monte sur scène dès son jeune âge, d’abord comme comédien et ensuite comme chanteur. Il y reste toute sa vie en donnant des récitals jusqu’à 93 ans. « Moi, je ne peux pas ne pas vivre et je vis en scène. Je suis heureux en scène et ça se voit », avouait il trois jours avant son décès dans l’émission « C à vous », sur France 5.
C’est en 1946 que Charles Aznavour est découvert par Édith Piaf. Elle le prit sous son aile, l’emmène en tournée en France, aux États-Unis et au Canada et l’aide à développer une voix distinctive qui stimule le meilleur de ses capacités. Elle lui conseille également … une opération de chirurgie esthétique, qu’elle finance elle-même, pour se faire refaire le nez…. « Elle a eu raison, ça m’a changé la vie. Mon nez était lourd à porter. Une fois qu’on me l’a coupé, j’ai pu relever la tête », raconte le chanteur qui, à la suite de cette opération, s’envole vers une carrière extraordinaire. Dès lors, Aznavour a écrit 1’300 chansons, pour lui-même ou pour d’autres artistes, interprétées en plusieurs langues différentes. De là son triomphe dans le monde entier !
La plupart des chansons d’Aznavour parlent d’amour, mais aussi de thèmes qu’il ne fallait pas évoquer. Des textes parfois trop provocants, tant d’être censurés par la radio (Après l’amour, Je veux te dire adieu et Moi j’fais mon rond), ou trop audacieux pour l’époque. En 1972, avec Comme ils disent, il a été le premier à traiter le thème tabou de l’homosexualité, sans frivolité ni dérision, ni sarcasme, en dénonçant l’homophobie.
A travers ses chansons, il s’engage aussi pour son pays d’origine, l’Arménie. Au début de 1989, il écrit la chanson Pour toi Arménie. Les fonds récoltés serviront au financement d’une fondation de solidarité suite au séisme qui ravagea le pays l’année d’avant. Il écrit également une chanson sur le génocide arménien, Ils sont tombés. Il était même ambassadeur permanent de l’Arménie auprès de l’UNESCO pour le bureau de l’ONU de Genève. A propos de la Suisse, Aznavour s’y installe à plusieurs reprises, dès 1972. D’abord au Valais, ensuite dans le canton de Genève et pour finir à Saint-Sulpice, afin de se rapprocher de son fils Nicolas, qui habite dans cette commune du canton de Vaud.
On aurait tendance à l’oublier mais, en parallèle à son activité de chanteur, Charles Aznavour a mené une longue carrière en tant qu’acteur. Il a joué dans de nombreux films tels que Tirez sur le pianiste de François Truffaut, dans lequel il tient le rôle principal, dans Le Passage du Rhin réalisé par André Cayatte, dans Un taxi pour Tobrouk de Denys de la Patellière. Il incarne un rôle secondaire dans le film allemand Le Tambour, qui remporte l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1980. En 2002, il tourne dans le film Ararat, un drame franco-canadien sur le génocide arménien écrit et réalisé par Atom Egoyan.
Charles Aznavour, ainsi que son art ont été récompensés avec plusieurs distinctions, prix et hommages et depuis 2017, son étoile brille sur le célèbre « Walk of Fame » à Hollywood.
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