Le harcèlement-intimidation entre élèves touche près de 10% des jeunes en Suisse. Comment lutter contre ce fléau qui peut avoir de graves conséquences et marquer un enfant à vie.
Par harcèlement-intimidation on entend agressions verbales, psychologiques ou physiques. Ces attaques reposent sur une relation triangulaire qui implique un harceleur, un harcelé, mais aussi des témoins qui n’agissent pas. Ces violences se caractérisent par leurs répétitions, par leur inscription dans la durée et par le fait qu’elles émanent d’un groupe, isolant ainsi la victime. Les attaques commencent par des regards, des mises à l’écart, des moqueries et peuvent dégénérer en violences physiques. Ce phénomène ne se cantonne pas à l’école mais se poursuit sur les réseaux sociaux et ne laisse aucun répit à la victime, on parle alors de cyberharcèlement. Le harcèlement est susceptible de provoquer une grande souffrance, une difficulté à se concentrer, à dormir, des troubles de la mémoire et de la concentration… La victime se trouve aussi plus exposée à l’absentéisme qui peut mener au décrochage scolaire.
Le canton de Vaud a renforcé sa capacité de prise en charge de cette problématique et consacre une page entière sur son site officiel au harcèlement-intimidation et violences entre élèves et en donne une définition bien précise « répétition de violences, phénomène de groupe exerçant une asymétrie et engendrant une incapacité à se défendre pour l’élève qui en est la cible. La pression à la conformité et la peur sont le ciment du groupe qui ne constitue pas un bloc monolithique ».
Des stratégies existent pour prévenir le harcèlement en amont en enseignant aux enfants, dès leur plus jeune âge, la bienveillance, la tolérance et l’empathie. Un climat de confiance doit être instauré afin que les élèves osent se confier et parler des situations qui les font souffrir. Dans le canton de Vaud, les professionnel.les de l’éducation peuvent s’appuyer sur la méthode de la préoccupation partagée (MPP), créée dans les années 70 en Suède. Cette méthode d’intervention « non-blâmante » vise à engager les intimidateurs dans la mise en place d’actions pour mettre fin au harcèlement. En parallèle un soutien est fourni à l’élève cible. Cette méthode produit d’excellents résultats : 88 % des situations de harcèlement-intimidation entre élèves gérées avec la MPP se sont améliorées (Prévention du harcèlement-intimidation entre élèves – Etat de Vaud).
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