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Sous le feu des projecteurs

Quand la comédie et la musique se mélange

Que ce soit à Paris au pied de Notre Dame, ou entouré de chats dansants, voire encore dans l’Upper West Side à Manhattan, les chansons issues des comédies musicales ont déjà été fredonnées aux oreilles de tout un chacun. Que l’on aime ou pas, ce genre de théâtre musical est l’un des plus populaires et nous sommes tous à même de citer au moins une œuvre de ce style. Terme apparu au 20e siècle aux Etats-Unis, le genre en tant que tel, tout comme Rome, ne s’est pas construit en un jour. Il s’agit d’une suite d’évolutions aussi bien théâtrales que musicales et ce sur plusieurs siècles.

L’association entre la musique, la danse et le théâtre existe déjà depuis le 16e siècle. En Italie c’est la « Commedia dell’arte » qui présente cette association, en Angleterre les « English operas » et en France les comédies-ballets de Molière. Le point commun entre ces styles est le fait que les représentations se voient entrecoupées d’intermèdes de théâtre musical, apportant une touche comique voire satirique à la pièce.

Mais c’est au 19e siècle que tout va commencer à s’accélérer avec notamment l’apparition de nombreuses formes artistiques en lien avec le théâtre musical. Citons par exemple l’opéra-comique, le Burlesque, le Music-Hall, le Vaudeville, ou encore les Minstrel show, spectacles racistes ou des acteurs blancs se noircissaient le visage. A noter toutefois que même si au sein d’une représentation, ces différents arts (musique, théâtre, danse) coexistent, il n’y a pas forcément de véritable cohérence entre eux.

C’est en 1866 que New York voit apparaître la première pièce de théâtre que l’on peut considérer comme étant à l’origine de « la conception moderne » de la comédie musicale : The Black Crook, de Charles M. Barras. Le spectacle se verra accompagné « d’une troupe de cent danseuses françaises en collant, et dispose de magnifiques costumes, de décors spectaculaires et d’une impressionnante machinerie de scène » (Universalis). Le succès sera au rendez-vous avec 474 représentations pendant seize mois.

De nos jours
Le début du 20e siècle apportera son lot de nouveautés et notamment dans la production américaine avec l’introduction du ragtime et du jazz dans les spectacles. En 1927 Jerome Kern et Oscar Hammerstein proposent « Show Boat », dans lequel les chansons permettent cette fois de faire progresser l’histoire. De plus, Kern innove en proposant l’utilisation de différents styles musicaux pour coller à la personnalité de chaque personnage (folklore noir, airs d’opérettes, valses, etc.).

C’est en 1943 que Richard Rodgers et Oscar Hammerstein populariserons vraiment le genre avec leur comédie musicale Oklahoma !. L’œuvre aura tellement de succès qu’elle restera plus de cinq ans à l’affiche ! Ici, les ballets ne sont plus de simples interludes mais des moments clés du récit.

En parallèle, l’apparition du cinéma parlant va jouer un rôle majeur dans l’évolution du style. Même si les compositeurs s’exilent à Hollywood à cause de la crise de 1929, ils vont réussir à donner une toute nouvelle tournure au genre en réadaptant notamment des œuvres théâtrales d’antan en films musicaux.

Comme le jazz quelques décennies auparavant, le rock’n’roll va également faire avancer le style dans les années 1960. C’est à cette époque qu’apparaissent par exemple « Hair » puis « Grease » ou encore « The Rocky Horror Show » au début des années 1970.

Que ce soit au niveau technique, visuel ou dans les histoires choisies, le genre n’a eu de cesse de se réinventer et ce sans jamais s’essouffler. Au 21e siècle « les frais de production flambent : on avait déjà fait tomber un immense chandelier sur scène dans les années 1980 (The Phantom of the Opera, 1986), ou fait atterrir un hélicoptère (Miss Saigon, 1989), mais, cette fois, des personnages se battent au-dessus de la tête des spectateurs (Spider-Man : Turn Off the Dark, 2011) » (Universalis). Pour preuve de ce succès constant, depuis les années 1990, Disney s’est également glissé dans la brèche avec la transformation de ses classiques en comédies musicales et pour certains dans les années 2000 en films musicaux.

C’est l’histoire de …
Même si les thématiques ont changé au fil des années selon les problématiques alors actuelles, les librettistes ont toujours su trouver des moyens pour faire rêver les gens en reprenant des histoires anciennes, voire millénaires. Par exemple la trame de « Rent » s’inspire de La Bohème de Puccini, West Side Story reprend l’histoire de Roméo et Juliette et « Wicked » propose une histoire originale inspirée du Magicien d’Oz. Comme le dit l’adage, c’est dans vieux pots qu’on fait les meilleures soupes et cela semble sourire aux comédies musicales.

La BCU (Riponne) est riche de documents, que ce soient des partitions, livres ou encore des DVD sur les comédies musicales et les films musicaux. Ainsi en cette fin d’année nous vous invitons, à travers cette sélection, à venir découvrir les trésors de la bibliothèque ; et pourquoi pas chanter tous en cœur les titres phares qui font partis d’une histoire musicale riche et complexe. De plus, si vous désirez en apprendre plus sur les comédies musicales, nous vous invitons à consulter l’article en ligne de l’Encyclopédie Universalis.

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